28 août 2010

Rock En Seine 2010 - Day 1

Il y a une étincelle dans les éditions de Rock en Seine. Elle grandit d’années en années. Cette illumination satisfait le “grand public”(les ados de -16 ans?) mais va aussi chercher les routards des festivals (des dizaines de cars anglais le long de la Seine ?). Difficile d’être mauvaise langue quand la “Vox Populi” vide la billetterie et cautionne donc l’affiche 2010.

Vendredi 27 août 2010 : Tout est bien, tout est beau ? Météofrance avait pourtant annoncé un “Waterock” à Sèvres : batailles de boue et glissades à gogo, finalement c’est reporté. Pour se consoler ça tape dur aux 4 coins du festival. Début de cette grande bataille en ordre rangé  avec les parisiens de King of Conspiracy sur la scène de l’industriel. Ça joue “garage dévergondé” à coup de sauts de cabris. Ceux qui s’attendaient à du Métal sur la scène de l’indus’ (Cavalera?) n’ont pas lu entre les lignes. La croisade continue vers d’autres pelés ; un cosmonaute hippie au nom de Kele. Acclamé l’an dernier avec ses trublions de Bloc Party, il détient la formule pour élever les foules avec son électro minimaliste au teinte pop.  A oublier : sa tenue pas vraiment digne d’un chevalier du genre, le bermuda, les tongs et la chemise hawaienne reservée aux festivaliers.

18 heure, la foule fan de Foals. Après le Printemps de Bourges, les  Eurockéennes de Belfort, il m’aura fallu un énième show (splendide) pour comprendre la sensualité polaire du groupe. Ne neigerait-il pas à Rock en Seine ? Presque, la pluie introduit les mélopées de Spanish Sahara pour nous emmener dans une ritournelle de 10 voir 15 min. le temps ne compte plus sauf quand il s’arrête. C’est trop court.  
Maintenant il faut choisir entre Beast et Skunk Anasie. Skin est abonnée au festival et je décide de cautionner sa “carte privilège”.  Elle slam, sourit, parle français (autre chose que pour dire “Champagne, vin et paris”). Du rock joyeux en somme pour un “public très RTL2” (patience Bryan Ferry c’est dimanche) !
Je loupe les derniers souffles de Beast. Le temps de me tourner les pouces et les Kooks entament leur set sur la scène de la cascade. Aussi puissant qu’une bruine bretonne : C’est supportable mais on peut vraiment s’en passer.
Les choses sérieuses sont censées commencer à 20h avec Cypress Hill, tout gonflé à bloque, ça envoit du lourd d’entrée. Un semi baobab tourne entre les comparses avant d’introduire Insane In the Membrane. Même pas de policiers sur scène ou en coulisse pour confiscer l’(virage sécuritaire ?). La fumette n’arrange pas leurs flows, ça s’ésouffle assez vite mais le “Old School” représente donc No Comment.
On recherche toujours les destriers chromés des Black Rebel Motorcycle Club. Une aura ténébreuse règne sur le trio habillé de noir. Le light show, l’accoutrement… peut importe, les chaines sont bien graissées, ça roule.

Finir en beauté.
Programmer Blink 182 c’est comme retrouver un vieux jeu de PC (seul les geeks pourront comprendre) et ne pas avouer qu’on adore ça. Dans le cas de ces “punks à roulette“, le jeux a beaucoup trop mal vieilli. et puis Ils ont oubliés les paroles ou c’est moi ? Vous m’auriez parlé des Blink 182 à la fin de mon adolescence j’imaginais des pom pom girls entourant le trio tout lubrique avec le chicos en or, des perruques délirantes et une attitude de heynes défoncées. On assiste à une arnaque scénique. Un souvenir définitivement périmé.

++ Le bonus revient à Travis Baker, le batteur de Blink envoit un missile subsonique par seconde et arrive par moment à garder cette tension, cette frustation post-adolescente au bout de ses doigts. Il double son bonus avec un set de batterie rotatif. N’importe quoi ? oui justement !

A demain.
 


3 mar 2009

Live Report : Let there be rock !

Paris, vendredi 27 février 2009. 19H30 heure française, devant Bercy. Population : oui, beaucoup. Age : quelque part entre 6 et 66 ans…(avec une moyenne aux environs de 45). Et surtout un superbe sentiment d’appartenir à cette bande de fous, on est tous là pour une chose commune, et même si le mec à coté de moi dans la file d’attente à une tête de prof de maths, il y a la même impression électrique dans l’air. 

Arrivé dans la salle, je monte jusqu’à ma place attitrée (et oui….), tout en haut. Un peu loin, mais j’ai une vue imprenable sur 15 000 personnes, dont une bonne moitié arbore fièrement les éternelles cornes clignotantes (du plus bel effet lumières éteintes).  Je sais que The Answer vont avoir la dure tâche de faire chauffer tout ça avant les barons d’ AC/DC, et je me demande ce que ça va donner. Résultat : chapeau ! Les 4 Irlandais ont su très très bien gérer ça, du bon rock, à l’ancienne, comme on aime ça. La salle répond très bien, le public est chauffé à souhait, ça va faire mal…. 

Après une bonne demi heure de pause et une sympathique ola en passant, les lumières s’éteignent. Le grondement de toute cette populace enragée devient un ouragan, tout le monde debout, les coeurs battent. Les plus vieux hurlent pour signifier leur joie de retrouver le groupe de leur jeunesse, les jeunes hurlent parce qu’ils se disent “ça y est !”

 Le show commence par un film d’animation, au programme : du train fonçant à toute allure, un Angus Young démoniaque en conducteur, et deux jolies nenettes (rock’n’roll !). Je vous passe les détails, si vous voulez plus d’infos fouillez You Tube, vous trouverez vite…Le plus fou arrive, à grand coup d’explosions sur scène, une vieille loco déboule au dessus de la scène, Angus entre sur un gros accord, petit riff d’intro de Rock’n’Roll Train, et vlan, c’est parti… Je suis dans l’incapacité de vous faire la play list détaillée, j’ai perdu le fil à force de crier les refrains, mais tout y est passé. Du neuf, du vieux, du AC/DC du début à la fin.

Nos cinq papys (57 ans de moyenne….quand même…) n’ont rien perdu de leur énergie, leur show est toujours aussi énorme qu’il y a 10, 20 ou 30 ans. On sens un peu que Brian Johnson commence a avoir la voix qui vieilli, mais il en ri et s’en tape, il peut se l’autoriser. Angus Young galope toujours autant, il est toujours aussi épileptique et se permets encore de monte sur un élévateur au milieu de Bercy, de se rouler par terre et de montrer son superbe caleçon AC/DC au milieu de The Jack (this is a song about a dirty woman…). La rythmique est carrée comme jamais, en place comme toujours malgré les cheveux blancs. Le groupe entier à toujours le culot de poser des poupées gonflables de 30m (voire plus…), des vidéos de diablotines qui dansent (et qui ont 30 ans de moins qu’eux), des canons à la fin (obligé…), ça sens la sueur, la bière et le rock dans tout Paris !

 Après 2 heures de show, les lumières se rallument, et voila….le forfait a été perpétré, jusqu’à la prochaine fois ! En tout cas, c’est une chose grandiose d’avoir pu voir ce groupe, inchangé depuis si longtemps et qui n’a pas vieilli. Et comme je le disais au dessus, le plus beau c’est de voir la foule, âges, sexes et classe sociales confondues prendre leur pied. Comme quoi, le rock n’est pas mort, le public est toujours là, et les jeunes générations ferait bien de prendre un peu de la graine de cette musique, d’envoyer péter ce qu’ils ont envie et de bouger la tête. For those about to rock….we salute you !

 Mark NORTHEY

 


6 juil 2008

Live report – La sexualité selon Sébastien

Tout commence, ou plutôt recommence par "Divine", musique interprétée lors de l’eurovision 2008 par Sébastien Tellier. Evitons les sujets douloureux, aujourd’hui notre Chabal pop-électro joue sur la Plage des Eurocks où le jour est déjà tombé.

Tout est faste chez Sébastien Tellier, sa musique, son personnage, sa tenue. Habillé d’une chemise rose surmontée d’un uniforme marin, Sébastien nous fait un remake du Capitaine Haddock version dandy. Bouteille à la main, il se prélasse sur scène en délectant des synthés roses bonbons parsemés de sa voix légère et sensuelle.
Grâce à cette notoriété de séducteur, la conquête des oreilles est plus facile. Sauf entre deux musiques, quand il se prend pour un show-man, déconcertant. Pas besoin de préciser « je rigole », on comprend son humour désuet surtout quand il lance « j’adore aller au cadastre de Belfort… ».
L’essentiel se trouve dans ses musiques et dans des ses ambiances détonantes. Je préfère laisser de côté l’intro tapping façon Metallica. Cet Ovni sur la track-list clignote encore dans les têtes tellement les stroboscopes ont forcé l’ambiance. Passons plutôt à l’envolé instrumentale de La Ritournelle. Une interprétation ralentie qui suscite malgré tout l’émoi silencieux de l’assemblée. Derrière son piano, Sébastien Tellier enchaîne « l’amour et la violence. » Un rêve adolescent qui transporte Sébastien jusque sur son piano pour s’y allonger à plat ventre. Délirant ! Cette utopie amoureuse va plus loin. La dernière douceur du concert se déroule sans Sébastien. Enfin presque, il revient bien sur scène, mais pour gémir et se déhancher sur les retours installés en avant scène. Cette personnalité lubrique va au-delà de ses musiques et passe par une démonstration charnelle en toute légèreté.
Une fois les désirs exaltés, Sébastien se dresse, une jambe en avant, les bras croisés tel un matador qui mate sa proie en attente d’un signe. C’est par une ovation du public que le personnage se brise pour laisser jaillir embrassades et remerciements à tout va.