7 juil 2008

Live report – Nostalgie à roulette

On peut très grossièrement classer le public Eurockéens venu à 21h devant la grande scène en trois catégories. La première comprend tous les invétérés du rock, des routards de la musique qui ont déjà vu bon nombre de groupes et traverser les âges avec eux pas vraiment intéressé par le show à venir. Puis nous avons les jeunes adolescents d’aujourd’hui qui découvrent autre chose qu’Avril Lavigne et autres pacotilles… Ceux là vont se prendre une gentille claque et comprendront qu’en matière de musique les goûts ne sont pas systématiquement figés par le temps. La dernière catégorie comprend les jeunes adultes qui ont une vingtaine bien entamée. Il y a dix ans cette génération faisait trembler les murs de sa maison à coups de post-punk à l’exemple de Bad Religion, NOFX, Rancid, Anti-Flag et bien sur The Offspring. De quoi faire rager les invétérés qui ne jure que par les Sex Pistols et les Clash… mais nous on préfère voir un groupe encore vivant !

Dimanche 6 juillet - 21h – La Grande scène :

Il ne pleut plus ou presque quand arrive un quartet très attendu, The Offspring. Se mettent en place, Dexter Holland principalement au chant et aux cheveux longs, Noodles à la guitare, une bière à la main, Greg K à la basse et Pete Parada à la batterie. Dès la première note c’est l’euphorie. Quelques accords joués bout à bout sur une guitare en mode rafale, surmontée d’une voix éraillée au ton unique, voilà la recette Offspring. Le groupe ne perd pas de temps dans de longues intros sporadiques, l’attaque est frontale ! Un instant, Noodles s’étonne de la foule amassée face à lui. Et rien de tel qu’un petit compliment sur la cuisine et le vin français pour flatter notre ego. Les festivités peuvent continuer avec "Trust in You", "Gotta get away", "Want you bad" les tubes s’enchaînent avec la même ferveur originelle. Le dernier single du groupe, "hammerhead", passe presque inaperçu dans cette avalanche d’incontournables.
Doucement la nuit tombe sur la grande scène. Maintenant la terre peut trembler sous nos pieds. Le public provoque des nuages de poussières au sommet de son excitation sur des Pretty Fly et autres Staring at the Sun. Un instant la Terre se repose, l’introduction de la très cynique "Why don’t you get a job" est reprise en choeur. - My friend’s got a girlfriend / man he hates that bitch / he tells me every day . Déjà une heure que dure le show, la fatigue physique de trois jours se fait sentir. Mais cela n’empêche en rien slams, pogos et autres joyeuseries rock. Le set est très calibré. Un seul rappel, cependant programmé, dix minutes avant la fin. Peu importe, le groupe finit sur "Self Esteem" qui résonne encore avec ses « la, la, lalala » entêtants. Un show minimaliste pour un rendu musical optimal.