22 jan 2008

Critique de film : Paranoid Park

L’adolescence mise à nue

D

Alex a 17 ans. Adolescent, il se heurte aux réalités de la vie, ses parents divorcent, sa petite amie l’ennuie autant que les cours au lycée. Un jour il découvre Paranoid Park, un skate park urbain où se retrouvent tous les accros de la planche à roulette. Il s’évade. Cette fascination fait basculer son destin lors d’une soirée au Park. A l’instar d’Elephant, Gus van Sant filme, le monde des adolescents au plus près de leur vie. Paranoid Park nous pousse à s’interroger sur la psychologie de l’adolescent. Qu’a-t-il fait ? Que doit-il faire ? Que ressent-il ? Alex écrit pour oublier ses troubles, mais son secret le rattrape et remonte dans ses pensées.

Toujours structurée, émouvante, l’image est porteuse de sens et accompagne le scénario avec brio. Les nombreux plans subjectifs nous embarquent dans un ambiance plus que dans un personnage. On doute, on a peur, on est mal à l’aise. C’est un sentiment que le spectateur partage avec Alex. Sa vulnérabilité dérange et reflète l’adolescence de notre société actuelle.

Paranoid park est avant tout un film d’atmosphère, mélange de rêve et de réalité d’un personnage terne. Le film s’appuie sur un puzzle autour d’une scène centrale. Elle décompose une journée d’Alex en plusieurs petites séquences. Chacune d’elles, est une clé du scénario. Au fur et à mesure, on découvre les réponses aux troubles d’Alex. Ainsi, le film ne prend du relief que par ce montage précis. La symbolique du rêve est portée par l’ambiance vintage des couleurs délavés, et de certains plans filmés en DV, format intimiste qui encercle le spectateur.

Le film est une évasion visuelle et musicale, grâce à une palette de musiques éclectique qui apporte à chaque scène une ambiance différente. C’est le triste rêve d’un adolescent fragile dans un monde façonné par les adultes.

Vincent DEROUSSENT


28 mai 2007

Les Eurockéennes de Belfort, festival musical intergénérationnel

Du haut de ses 19 ans, le festival des Eurockéennes s’impose en Europe comme un rendez-vous incontournable de la musique, rock, rap, electro, pop et tous ses dérivés. En 1989 l’Association Territoire de Musiques a créé en 1989 un festival au doux nom de « Le Ballon -Territoire de Musiques ».Dans la foulée, le conseil général de Belfort est venu impulser le festival pour créer « Les Eurockéennes » en 1990. La suite va crescendo, le nombre d’entrées passe de 10 000 en 1989 à 100 000 en 2006 mais combien de souvenirs depuis ? Les Eurockéennes 2007 s’ouvrent petit à petit comme un paquet cadeau :

15 artistes avant l’heure, histoire de mettre l’eau à la bouche avant tous les autres. Sans parler de concurrence, la programmation des Eurockéennes est réputée pour avoir programmé les plus grands, pour la plupart avant l’heure.
3 jours pour vous convaincre que les légendes sont encore vivantes avec la présence cette année de Wu-Tang Clan, Sick of it all, des groupes aussi vieux que le festival ! Les autres noms ennivrent : The Hives, Joey Starr, The Arcade Fire, The Good, the Bad and the Queen, Tryo, Klaxons, Marilyn Manson, Converge, Justice, Abd al Malik, The Young Gods v/s Dalek !
5 scènes sur la presqu’île naturelle du Malsaucy, entre la Grande scène, le chapiteau, la loggia, le Sound System et la plage … La musique deviendrait presque à la demande ! Les Eurockéennes c’est aussi la recherche de groupes tremplins. Une sélection qui réserve de bonne surprise pour des concerts survitaminés. Cette année, la sélection a choisi Stellardrive de Franche-Comté, For My Hybird de Lorraine et Hollow Corp d’Alsace.
Prochain rendez-vous pour la programmation complète le 18 avril. Toutes les informations sur : Eurockéennes