9
juil
2008
Dimanche 6 juillet - 23h59 - Grande scène : Un feu d’artifice jaillit de la foule, la fête bat son plein. Des milliers de festivaliers sont rassemblés pour fêter les dernières minutes de l’édition 2008. Le maître de cérémonie, Moby va mèner la danse jusqu’à 1h du matin. En guise d’exclusivité pour la clôture, l’artiste a entièrement revu son répertoire pour un remix live électronisant. Un véritable show se déroule et change la presqu’île du Malsaucy en un immense dancefloor naturel.

Tel un électron libre, Moby cours partout, saute d’un instrument à l’autre. Pour cette grande première, il passe à la moulinette tous ses tubes, à l’exemple de "Beautilful" où les guitares électriques deviennent d’énormes protubérances synthétiques, la rythmique se mue en boum-boum techno, un tempo qui avance au galop et un chant réduit aux strictes refrains. Par moment cela dépasse un certain équilibre artistique pour tomber dans le simplisme d’un DJ façon
Scooter. L’intérêt revient dès que les banalités criées sous haute reverb disparaissent et dévoilent les talents cachés de Moby, comme son jeu de percussionniste qui rappel étrangement
Safri Duo. Tous ses plaisirs électro-dance laisse le fan originel de côté. Certains organes musicaux originales sont inchangés grâce à la présence d’une diva soul au chant. Moby développe une prestation originale et rend obsolètes les "shows" électro actuelles. Au final, l’auditoire jubile et donne raison à cette nouvelle recette. A noter le beau geste de Moby qui a porté le tee-shirt offert par l’Association d’Aveugles et Handicapé Visuels d’Alsace-Lorraine, où son nom était imprimé en braille, « Fair-play » !
Extrait du concert de Moby en vidéo ICI
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7
juil
2008
On peut très grossièrement classer le public Eurockéens venu à 21h devant la grande scène en trois catégories. La première comprend tous les invétérés du rock, des routards de la musique qui ont déjà vu bon nombre de groupes et traverser les âges avec eux pas vraiment intéressé par le show à venir. Puis nous avons les jeunes adolescents d’aujourd’hui qui découvrent autre chose qu’Avril Lavigne et autres pacotilles… Ceux là vont se prendre une gentille claque et comprendront qu’en matière de musique les goûts ne sont pas systématiquement figés par le temps. La dernière catégorie comprend les jeunes adultes qui ont une vingtaine bien entamée. Il y a dix ans cette génération faisait trembler les murs de sa maison à coups de post-punk à l’exemple de Bad Religion, NOFX, Rancid, Anti-Flag et bien sur The Offspring. De quoi faire rager les invétérés qui ne jure que par les Sex Pistols et les Clash… mais nous on préfère voir un groupe encore vivant !
Dimanche 6 juillet - 21h – La Grande scène :

Il ne pleut plus ou presque quand arrive un quartet très attendu,
The Offspring. Se mettent en place, Dexter Holland principalement au chant et aux cheveux longs, Noodles à la guitare, une bière à la main, Greg K à la basse et Pete Parada à la batterie. Dès la première note c’est l’euphorie. Quelques accords joués bout à bout sur une guitare en mode rafale, surmontée d’une voix éraillée au ton unique, voilà la recette Offspring. Le groupe ne perd pas de temps dans de longues intros sporadiques, l’attaque est frontale ! Un instant, Noodles s’étonne de la foule amassée face à lui. Et rien de tel qu’un petit compliment sur la cuisine et le vin français pour flatter notre ego. Les festivités peuvent continuer avec "Trust in You", "Gotta get away", "Want you bad" les tubes s’enchaînent avec la même ferveur originelle. Le dernier single du groupe, "hammerhead", passe presque inaperçu dans cette avalanche d’incontournables.
Doucement la nuit tombe sur la grande scène. Maintenant la terre peut trembler sous nos pieds. Le public provoque des nuages de poussières au sommet de son excitation sur des Pretty Fly et autres Staring at the Sun. Un instant la Terre se repose, l’introduction de la très cynique "
Why don’t you get a job" est reprise en choeur.
- My friend’s got a girlfriend / man he hates that bitch / he tells me every day . Déjà une heure que dure le show, la fatigue physique de trois jours se fait sentir. Mais cela n’empêche en rien slams, pogos et autres joyeuseries rock. Le set est très calibré. Un seul rappel, cependant programmé, dix minutes avant la fin. Peu importe, le groupe finit sur "
Self Esteem" qui résonne encore avec ses « la, la, lalala » entêtants. Un show minimaliste pour un rendu musical optimal.
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6
juil
2008
Samedi 5 juillet - 18h – La Plage : La chaleur fait suer les corps amassés par centaines sur le sable de la plage. Les jeunes trublions pop Vampire Weekend nous avouent que c’est la première fois qu’ils jouent sur une plage. Rythmique fragmentée, guitare saccadée le tout joué par un jeune groupe aux airs d’ados. Ce n’est qu’une impression, en quelques instants le public est emporté par les riffs effrénés du groupe. Un buzz bien mérité !

19h10 – La Loggia : Ils étaient programmés l’année dernière aux Eurockéennes mais personne n’avait prêté attention à ces trois barbus australiens. Et pourtant les Midnight Juggernauts se placent dans des successeurs du genre électro après Daft Punk, Justice puis Digitalism. Des tubes qui relèvent l’assemblée encore assommée par la chaleur.

Après un bref passage par les « brutes métal » de Cavalera Conspiracy entrain d’interpréter le classique "Bloody Roots" de Sepultura, je file voir Santogold.
21h30 – La Loggia : Elle est peut être la future icône Electro Pop, Rock, Reggae de l’année 2008. Santogold ne fait pas du r’n’b, comme beaucoup l’ont jugée à première vue. Une véritable perle noir qui délivre un panel de sons riches et variés. Toujours basée sur une rythmique entraînante, la sauce prend avec un public qui danse sur les prochains tubes de l’été.
22h30 – La Grande Scène : Soyons honnêtes, Nick Cave n’est plus de cette époque. A en croire l’allure de dandy rock lubrique, l’image d’un rock-garage décoiffant devient trop paradoxale. Accompagné par une version réduite des Bad Seeds, le rock primitif, psyché, intuitif de Nick Cave ne trouve pas prise sur scène. Le chaos de Grinderman règne mais le public reste distant et assis devant ce paganisme scénique. Petite déception malgré une admiration pour Nick Cave.

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5
juil
2008

Minuit, c’est l’heure des douze coups où toutes sorcelleries et autres phénomènes peuvent arriver. Sur la presqu’île du Malsaucy à Belfort, des milliers de fidèles attendent, un guide, un ermite de passage. Cet anachorète parle un langage spirituel universel, celui qui atteint directement l’âme des gens. La musique est là.
Dans le monde entier, il se fait appeler Ben Harper. Ben est le diminutif de Benjamin qui signifiait dans des rites ancestraux, « fils de la main droite ». Tel un prédicateur en voyage, il se fait accompagner par sa bande d’« Innocent Criminals ». Sur scène ces mercenaires précédent le leader pour éveiller les foules. A 0h10 il arrive, enfin. Tout le monde l’attend tel le messie. Dès les premiers accords joués, la foule est en liesse. Pour accompagner cette euphorie, Ben Harper plaide la cause de l’homme dans son chant divin au nom de Jah - Jah work is never done. Cet appel introduit un exode musical d’une heure vingt.

Dans un halo de lumière rouge et or, une nouvelle prière débute. Elle parle d’une flore divine, "Bleed". Et c’est assis, que Ben Harper continue à ensorceler le public. Grâce à son instrument griffé Weissenborn, des sons d’autres temps surgissent. Les cordes de la guitares sont frottées, sciées, martelées. Cette incantation réveille les profondeurs d’une technique à même la corde. "Bleed" se finira la main levée telle une bénédiction accordée à l’assemblée. Ces compagnons se révèlent être des musiciens aussi redoutables qu’essentiels.

En communion, larsens et percussions se fondent l’un après l’autre. Ses voyageurs échus n’hésitent pas à échauffer la matière de leurs instruments. Derrière son piano droit c’est à même les cordes qu’un mercenaire s’exécute. Le public exulte, encore et encore devant cet élan salvateur lancé par un solo de guitare en slide joué pendant 10 minutes par Ben Harper.
Le set se clôt par le très éclectique "With My Own Two Hands", du reggae à la funk en passant par le rock, l’union fait la force. Parmi les proverbes évocateurs dans ce rite musicale, le plus représentatif est l’habit ne fait pas le moine. Ne devais-je pas commencer par là ? Vêtu tel un ermite solitaire, habillé d’un bandeau de montagnard et d’une chemise grise à carreaux, Ben Harper recèle une sensibilité au delà de tout apparat.

Article, Vincent DEROUSSENT - Photos, Marion LE HETET
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4
juil
2008
Elles sont chaudes les photos de Massive Attack !
Un Massive Attack éblouissant qui alterne chanteuse soul et nymphe Idyllique. Un mélange Black&White qui a contrasté l’ambiance parfois trop enclin à l’impérialisme électro du groupe.


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