Live Report : Let there be rock !
Paris, vendredi 27 février 2009. 19H30 heure française, devant Bercy. Population : oui, beaucoup. Age : quelque part entre 6 et 66 ans…(avec une moyenne aux environs de 45). Et surtout un superbe sentiment d’appartenir à cette bande de fous, on est tous là pour une chose commune, et même si le mec à coté de moi dans la file d’attente à une tête de prof de maths, il y a la même impression électrique dans l’air.
Arrivé dans la salle, je monte jusqu’à ma place attitrée (et oui….), tout en haut. Un peu loin, mais j’ai une vue imprenable sur 15 000 personnes, dont une bonne moitié arbore fièrement les éternelles cornes clignotantes (du plus bel effet lumières éteintes).
Après une bonne demi heure de pause et une sympathique ola en passant, les lumières s’éteignent. Le grondement de toute cette populace enragée devient un ouragan, tout le monde debout, les coeurs battent. Les plus vieux hurlent pour signifier leur joie de retrouver le groupe de leur jeunesse, les jeunes hurlent parce qu’ils se disent “ça y est !”
Nos cinq papys (57 ans de moyenne….quand même…) n’ont rien perdu de leur énergie, leur show est toujours aussi énorme qu’il y a 10, 20 ou 30 ans. On sens un peu que Brian Johnson commence a avoir la voix qui vieilli, mais il en ri et s’en tape, il peut se l’autoriser. Angus Young galope toujours autant, il est toujours aussi épileptique et se permets encore de monte sur un élévateur au milieu de Bercy, de se rouler par terre et de montrer son superbe caleçon AC/DC au milieu de The Jack (this is a song about a dirty woman…). La rythmique est carrée comme jamais, en place comme toujours malgré les cheveux blancs.
L’écho des montagnes
Le Rock français est vaste. Perdez-vous sur les Myspace, Youtube, et autres Deezer toute une journée, vous sortez de là lessivés ! Au final vous avez l’impression d’entendre souvent le même bouillon de guitares mélangé, sans parler des voix enregistrées avec le même micro que pour une grosse caisse. Oui, ça fait mal à la tête !
Et paf je tombe sur le site Smilodon, une petite assoc’ de booking (tourneur) qui ratisse les vallées du sud-est de l’hexagone. Avis aux salles de concerts, Smilodon propose plusieurs bandes de potes tout droit venus d’Annecy, Lyon, Genève ou Grenoble :
Entrons dans le sujet à grand coup de masse avec le groupe de métal, Stillrise. Evidement le décor est apocalyptique, les musiciens sont des zombies et le son fort, très fort ! Double pédale de circonstance, des cordes vocales acérées pour un résultat tout droit venu des entrailles d’un autre monde. Psykup, Gojira font partis de leurs grands frères du même registre sur la scène française. http://www.myspace.com/stillrise
Dans un style différent les Three Feet Cats proposent une rencontre sans compromis entre le Ska et le Rock. Un trombone, un sax’, une gratte, le tout relancé par une voix aux dimensions rock alternatives et le tour est joué. Les différentes rythmiques passent par plusieurs atmosphères sans finasser ni se perdre dans des facilités. Du goût, de la mesure pour une performance déconcertante. www.myspace.com/3feetcats
Calamar Quintet ! Oui, j’ai bien dis "Calamar" et non pas Calmar (L’animal aussi appelé encornet qui vit dans les profondeurs, à déguster revenu dans de l’huile d’olive…je m’égards). Et donc "Quintet" puisqu’ils sont cinq et font du Jazz, donc ça fait plus « classe ». Une musique tout en légèreté qui nous entraîne vers un mélange de saveurs initiatiques. Le coulis de batterie laisse à la trompette tout l’arôme délectable de la recette. Mais oser le supplice de tantale ? Un accompagnement à l’harmonica ? Et pourtant cela marche, émoustille nos papilles… enfin nos oreilles. Calamar Quintet délivre un mets jazzy irrésistible. www.myspace.com/calamarjazz
Ne les appelez pas Gloryhole car ils ont déjà laissé ce nom au placard pour adopter l’appellation "EGOS". Plus court, plus simple, plus évocateur pour une musique qui demande de la personnalité. Car ils font de la pop-power, un registre où le riff doit être explosif. Leur touche perso’ réside dans une voix puissante dès qu’elle n’hésite pas à se lancer dans une énergie grunge. Cette descendance 90’s frappe par son approche originelle, fraîche et détonante ! www.myspace.com/egosmusic
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L’essence du Rock
Après un demi-siècle d’existence le rock’n'roll n’a pas pris une ride ! Leur visage est peut être creusé, leurs cheveux grisonnants et leurs jeux de guitare éventés mais l’esprit du rock est éternel. Preuve par trois avec Chuck Berry (“Johnny B Good”), Jerry Lee Lewis (“Great ball of fire”) et Little Richards (“Tutti Frutti”).
La création d’un genre nouveau comporte une part de risque, surtout quand on est noir dans l’Amérique ségrégationniste des années 50. Pourtant la jeunesse, blanche comme noir va casser cette sclérose d’époque en se passionnant à une culture novatrice, insufflée par une poignée d’irréductibles. Ils se nourrissent de Gospel, Blues, Country et Rhythm’n’Blues pour raconter quelques diableries ou histoire d’un soir. Leur musique part d’une rythmique simple, énergique surmontée de paroles intrépides, le tout électrisé par des guitares endiablées. Le Rock’n’roll est née. A l’origine, ce terme apparaît dans l’émission du disc-jockey Alain Freed, intitulé « Moondog’s Rock and Roll Party ». Une institution qui diffusait largement cette mouvance rebelle et aventureuse.
Parmi les quelques « hérétiques » tant décriés, Chuck Berry, Little Richard Fat Domino, Bo Diddley et bien sûr Buddy Holly, Bill Halley, Jerry Lee Lewis et Elvis. Ce sont eux les inventeurs du Rock’n’roll, de ce mouvement multiraciale unifié dans un mal être générationnel d’une décennie : les fifties.
Chacun ses préférences cependant, l’un d’entre eux va non seulement nous apporter ce son déluré mais aussi un style. Chuck Berry chante, crie, envoûte les esprits avec « Maybeline » ou encore « Johnny B Good ». Grâce à sa célèbre marche du canard (« duck walk), le jeune public ébahi se débride.
Rien de tel que d’embrasser la légende une dernière fois lors d’une ultime date en France. Oui ! Les Légendes du Rock seront parmi nous, Chuck Berry (82 ans), Little Richard (75 ans), et Jerry Lewis (73 ans) sur une même affiche, « Last time, togehter ». (Un dernière fois ensemble).
Dépassé ? Pas aux yeux des Rolling Stones, des Kinks ou plus récemment de Pete Doherty largement influencés par leurs aînés. Sur scène ils seront vieillis après un demi siècle d’existence, consumés par une musique qui tord les cervicales et déboîte les rotules. Pourriez vous dire « j’y étais », « je les ai vus » ? Courrez, « let’s rock » !
« Légendes du Rock – Last time, togehter » : Chuck Berry + Jerry Lee Lewis + Little Richard
Vendredi 14 novembre 2008 au Zenith de Paris Métro 5 : Porte de Pantin Tarifs : Selon les catégories 54€ à 115€