Critique de film : I’m not there

Vincent Deroussent

Ici et là, le mythe Dylan à jamais !

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Avec « I’m not there », Todd Haynes signe un biopic (biographe cinématographique) des plus surprenantes ayant pour héros un des mythes de la folk-music, Bob Dylan. Le film transcende la vie de l’auteur-compositeur-interprète le plus controversé de sa génération. La structure du film se décline en plusieurs récits tous dédiés à l’artiste. Jamais cité, seulement imaginé, Bob Dylan y est représenté sous différentes formes. Homme, femme, enfant, vieillard, tous ces personnages reflètent le parcours d’une vie torturée.

Bob Dylan, artiste aux multiples facettes emprunte un chemin qui lui est propre, reste à le déterminer.
Les premières séquences mettent en scène, à travers les campagnes américaines du Minesotta, un petit bout d’homme noir bouleversant du nom de Woody, clin d’œil à Woddy Guthrie. Ce un chanteur et guitariste folk très engagé des années 1960 a influencer Bob Dylan au tout début de sa carrière musicale.

L’esprit de Dylan se retouve à travers six portraits différents, à l’image d’un Bob Dylan anticonformiste des années 60, converti au christianisme et au gospel. Mais l’allégorie du chanteur la plus fidèle se retrouve dans l’interprétation de l’actrice Cate Blanchet. Androgyne, poète, asocial, ou tout simplement artiste, Cate Blanchet joue Jude Quinn, un homme sensible à la psychologie névrosé.

Au final six récits diamétralement opposés se croisent, se chassent, se coupent, comme l’apparition étrange d’Arthur Rimbaud sous forme d’interrogatoire psychanalytique. Todd Haynes nous envoie même sur les traces de Billy The Kid dans ses vieux jours, sous les traits de Richard Gere. Le décor western est planté et la confusion devient totale. Qui est vraiment Bob Dylan ?

« I’m not there » reste un film très embrouillé sur la vie mélancolique de l’artiste, mais ne cède jamais aux parades d’un montage chronologique classique.

« Il y a de nombreuses manières d’écrire une histoire. Le sensationnalisme n’en est pas une. »
Un film qui illustre à merveille ces quelques paroles de Bob Dylan.

Vincent DEROUSSENT


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