Renegades en Seine
Photo by David Atlas - Crédit : http://www.ratm.com/
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Imaginez la côte californienne au début des années 60. La jeunesse surf entre vagues, bikinis et les plages sur fond de Beach Boys. Cette carte postale de la "surfin music" émigre directement en France sur les plages de Biarritz et se diffuse dans les rangs de la jeune génération dont Bruno de Stabenrath fait partie. De là va naître son premier émoi musical, une passion pour les frères Wilson et compagnie. Continue reading
L’interview :
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Les deux adolescents d’autrefois puisent une personnalité à part entière. Ainsi, The Dø s’inscrit dans une veine hésitante entre le fantasque de Björk et la fraîcheur de Cocorosie.
En plus de s’offrir une critique favorable sur la forme, Radiohead attire toujours autant sur le fond. Tout devient clair, la musique est aérée, on distingue les instruments et la structure. La voix suave de Thom York ajoute de la volupté aux sonorités épurées. Un violon, une guitare, quelques notes de piano, des touches d’électronica et le charme s’opère dès la première écoute. Cette nuée sonore épouse les reliefs de notre oreille en toute simplicité.
Comment déprécier la cadence accrocheuse de “Reckoner” ou “Jigsaw falling into place”. Grâce à cette teinte de pop mélodique passagère, Radiohead force les oreilles de passage à se tendre. L’album livre un son accessible et simple. Simple par ses rythmes cycliques affirmés, accessibles par ses riffs riches en émotions. Cette audace parfois cinglante ne se joue jamais dans l’agressivité comme le dévoile “Bodysnatchers”. Mais Radiohead ne démord pas de ses envolées atmosphériques comme si un moment il fallait fermer les yeux et se laisser porter sans résister. “Nude”, “Faust Arp”, “All I Need” témoignent de cette éternelle personnalité à part entière.
Cet album n’est pas révolutionnaire en soi car Radiohead a déjà crée l’événement bien avant la sortie du CD, mais si en plus c’est un « radiohead » accompli, pourquoi s’en priver. Un disque facile d’accès qui colle comme un bonbon mielleux, qui fait saliver encore et encore.
Avec « I’m not there », Todd Haynes signe un biopic (biographe cinématographique) des plus surprenantes ayant pour héros un des mythes de la folk-music, Bob Dylan. Le film transcende la vie de l’auteur-compositeur-interprète le plus controversé de sa génération. La structure du film se décline en plusieurs récits tous dédiés à l’artiste. Jamais cité, seulement imaginé, Bob Dylan y est représenté sous différentes formes. Homme, femme, enfant, vieillard, tous ces personnages reflètent le parcours d’une vie torturée.
Bob Dylan, artiste aux multiples facettes emprunte un chemin qui lui est propre, reste à le déterminer.
Les premières séquences mettent en scène, à travers les campagnes américaines du Minesotta, un petit bout d’homme noir bouleversant du nom de Woody, clin d’œil à Woddy Guthrie. Ce un chanteur et guitariste folk très engagé des années 1960 a influencer Bob Dylan au tout début de sa carrière musicale.
L’esprit de Dylan se retouve à travers six portraits différents, à l’image d’un Bob Dylan anticonformiste des années 60, converti au christianisme et au gospel. Mais l’allégorie du chanteur la plus fidèle se retrouve dans l’interprétation de l’actrice Cate Blanchet. Androgyne, poète, asocial, ou tout simplement artiste, Cate Blanchet joue Jude Quinn, un homme sensible à la psychologie névrosé.
Au final six récits diamétralement opposés se croisent, se chassent, se coupent, comme l’apparition étrange d’Arthur Rimbaud sous forme d’interrogatoire psychanalytique. Todd Haynes nous envoie même sur les traces de Billy The Kid dans ses vieux jours, sous les traits de Richard Gere. Le décor western est planté et la confusion devient totale. Qui est vraiment Bob Dylan ?
« I’m not there » reste un film très embrouillé sur la vie mélancolique de l’artiste, mais ne cède jamais aux parades d’un montage chronologique classique.
« Il y a de nombreuses manières d’écrire une histoire. Le sensationnalisme n’en est pas une. »
Un film qui illustre à merveille ces quelques paroles de Bob Dylan.
Vincent DEROUSSENT